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Monday, February 28, 2011

Culture judeo berbere au Maroc

INTERFÉRENCES CULTURELLES JUDÉO-BERBÈRES






Par chlomo El baz



Version abrégée d'une communication faite à Trieste en septembre 1997, au cours d'un colloque sur le thème : « Ports et abords de la Méditerranée »





Les interférences judéo-maghrébines, métissage de cultures, de visions, de modes de vie et de pensée, englobent deux catégories de symbioses : l'une judéo-arabe, l'autre plus spécifiquement judéo-berbère. La première, la plus connue, a fait l'objet de très nombreuses études, c'est la fameuse civilisation d'Al-Andalus attestée par une prestigieuse production littéraire et philosophique qui illustre le degré de coexistence pacifique et de fécondation culturelle atteint par deux civilisations sémitiques, arabo-musulmane et juive. Bien moins connue est l'autre catégorie traitant des relations entre les juifs venus de Palestine et les habitants autochtones de l'Afrique du Nord. C'est cette lacune qu'il convient de combler, ce que tentent de faire des chercheurs berbères avides de connaître et de raviver la mémoire collective de leur peuple.



L'arrivée des juifs en Afrique du Nord, sans doute en compagnie ou dans le sillage des navigateurs-commerçants phéniciens, remonte très loin dans le temps, sans qu'il soit possible de situer exactement la date à laquelle cette migration a commencé. Certains la font remonter à l'époque de Salomon (1er millénaire av. J.-C.), d'autres à la période qui a suivi la destruction du Premier Temple (587 av. J.-C.), d'autres encore à une date plus récente, après la destruction du Second Temple (70 de l'ère chrétienne).



Une première remarque s'impose : de tous les peuples qui, très tôt, ont commencé à se déplacer en Méditerranée d'Est en Ouest, seuls les Juifs n'avaient aucune visée conquérante ou colonisatrice et tout à fait paradoxalement, de tous les peuples qui se sont succédés, seuls ont survécu jusqu'à nos jours, s'infiltrant dès le début et s'intégrant dans la trame de la société et de la culture locales. Très tôt, ils essaimèrent depuis les comptoirs phéniciens côtiers vers l'intérieur des terres, s'insérant de manière organique dans chaque tribu, chaque village, s'imprégnant de l'environnement et l'influençant en retour.



Ironie du sort : ceux qui ont su et pu survivre à tous les bouleversements qui ont secoué la région, se sont trouvés, au milieu de ce siècle, impliqués, imbriqués dans un autre phénomène historico-politique non moins étonnant que leur survie. C'est celui du retour en masse des juifs du Maghreb et d'Orient, sous l'impulsion de la vague messianico-sioniste des années 50 et 60, vers la même terre qui a vu certains de leurs lointains ancêtres, plusieurs siècles auparavant, partir à l'aventure en compagnie des intrépides marins de Tyr et Sidon. Ici semble se clore un chapitre passionnant de l'histoire des migrations en Méditerranée. Fin d'une coexistence qu'évoquent avec nostalgie ceux qui sont restés sur place, beaucoup moins ceux qui sont partis vers leur nouveau-antique destin.



Le « printemps berbère », comme a été baptisé l'éveil ethno-culturel amazigh, constitue une motivation supplémentaire pour tenter d'élucider ce phénomène d'osmose entre le Maghreb pré-islamique et les premiers représentants du monothéisme que les Berbères ont rencontrés, ce qui les a probablement préparés à adopter plus facilement l'autre version du monothéisme, celle de l'islam. Cette rencontre judéo-berbère que certains auraient tendance à décrire comme un coup de foudre, présente des aspects énigmatiques que l'absence de preuves historiques irréfutables rend encore plus obscurs. L'intérêt très marqué de la part de certains militants pour le judaïsme, qu'ils considèrent comme une composante de leur identité, est à la fois un adjuvant et un danger. Une recherche plus poussée s'impose pour en savoir plus sur les affinités, les apports mutuels et les relations réelles entre la communauté juive minoritaire qui a conservé sa pleine et entière autonomie religieuse et culturelle, et la communauté berbère majoritaire qui, malgré son islamisation totale, a cependant conservé dans son patrimoine quelques traces indélébiles de son contact avec le judaïsme bien avant l'arrivée de l'islam.



Mais qui sont les Berbères ? Ont-ils toujours vécu en Afrique du Nord et aux abords du Sahara ? L'incertitude des historiens et des archéologues, l'insuffisance de preuves épigraphiques, laissent la place libre à l'imagination qui, de toute façon et traditionnellement, s'est donné libre cours, renforcée en cela par certains écrits juifs et arabes du Moyen Age. Ces écrits font état de légendes sur l'origine « cananéenne » des Berbères, dont l'ancêtre ne serait autre que le célébre chef militaire Goliath (en berbère Jalout). Le légendaire s'imbrique ici dans l'histoire, l'interprète, la pervertit, l'idéalise, favorisant l'exploitation idéologique, culturaliste. Il faut dire qu'il y a là une sorte de revanche de la part d'une civilisation dénigrée cherchant à se réhabiliter, en minimisant ce qu'elle doit à l'environnement culturel dominant et en amplifiant la dette qu'elle pense avoir contractée vis-à-vis d'une autre, dénuée, celle-là, de toute prétention à l'hégémonie. Mais il y a davantage : outre le mythe de l'origine juive (ou cananéenne), a cours une autre thèse reconnue plus ou moins comme historique, bien qu'encore insuffisamment attestée, selon laquelle les Berbères auraient été en partie judaïsés. Les divergences à ce sujet entre historiens vont bon train, principalement quand il s'agit de la figure historico-légendaire de la Kahina.



La société berbère semble avoir été l'une des rares à n'avoir pas connu l'antisémitisme. Le droit berbère, azref, dit « coutumier », contrairement au droit musulman (et au droit juif, soit dit en passant), est tout à fait indépendant de la sphère religieuse. Il serait, par essence, « laïque » et égalitaire, et n'impose aucun statut particulier au juif, alors que la législation musulmane fixe le statut du juif (et du chrétien) en tant que dhimmi, « protégé », soumis à certaines obligations et interdictions. Le juif occupait une place bien définie dans le système socio-économique du village berbère : il remplissait généralement la fonction soit d'artisan (orfèvre, cordonnier, ferblantier), soit de commerçant, l'une et l'autre occupation pouvant être ambulantes. Aujourd'hui encore, après trente ou quarante ans, les villageois de l'Atlas et des vallées sahariennes se souviennent avec nostalgie du temps où les juifs faisaient partie du paysage, allant jusqu'à imputer à leur absence la raison de leurs misères actuelles.



Peut-on en dire autant de l'image du Berbère musulman auprès de son ex-compatriote juif ? Rien n'est moins sûr. Il y a eu là comme un refoulement chez les juifs berbères immigrés en Israël quant à leur passé, dû sans doute à plusieurs raisons : leur nouvelle identité israélienne acquise « aux dépens » de leur précédente identité, les préjugés et quolibets qui frappaient et frappent encore les « chleuhs » (même en Israël). Leurs enfants et petits-enfants, nés en Israël, sont dans l'ignorance totale du patrimoine berbère de leurs parents.



L'origine « cananéenne » supposée, ou la judaïsation probable de certaines tribus, trouve un écho dans le folklore berbère, témoin ce court poème oral :



Maman



Pourquoi ne travailles-tu pas la laine le samedi ?



C'est ainsi, mon petit



Depuis longtemps, très longtemps...



Pourtant le fqih* dit que c'est le vendredi...



Ta ta ta !



Qu'est-ce qu'il en sait le fqih,



Des gens d'il y a dix mille ans ?



(Poème paru dans la revue Tifinagh, no 2, février-mars 1994)



L'image du juif dans l'imaginaire berbère semble donc avoir été tout à fait positive, voire privilégiée, à telle enseigne que, dans les contes populaires, un rôle de choix lui est dévolu : c'est à lui que revient la tâche honorable de dénouer les situations compliquées. Autre témoignage : les vieillards du Sud marocain se souviennent des joutes poétiques avec des Imedyazen (poètes juifs). Les traces juives dans le folklore berbère se rencontrent jusque dans les rituels à caractère essentiellement musulman, tel le cérémonial de la fête de l'achoura. Celle-ci, censée commémorer l'assassinat des fils d'Ali, gendre du Prophète, comporte des aspersions d'eau qui auraient pour objet de rappeler l'épisode biblique du passage de la mer Rouge. Ces aspersions durent dix jours, la dixième nuit étant baptisée Id n'youdayen (fête des juifs) et donnant lieu à des réjouissances comportant port de masques et chants « avec accent juif » (sic).



Y a-t-il réciprocité et trouve-t-on des traces berbères encore vivantes dans l'imaginaire et le folklore des juifs maghrébins ? Cette question mérite investigation dans la mesure où sont encore en vie, principalement en Israël évidemment, des personnes âgées prêtes à évoquer les bribes de folklore berbère encore vivaces dans leur mémoire.



Il existe bel et bien une pratique traditionnelle propre, semble-t-il, aux seuls juifs du Maroc et inconnue dans les autres communautés juives, puisque ne figurant pas dans le calendrier canonique hébraïque. Il s'agit d'une journée supplémentaire, ajoutée à la fête de Pâque, qui dure ailleurs sept jours et au Maroc huit jours. Nahum Soulschz, auteur d'ouvrages sur les juifs du bassin méditerranéen, publia en hébreu en 1933, à la suite de voyages d'études effectués au début du siècle, une monographie sur la Kahina, Dahia al Kahina. Certains passages de la préface de cet ouvrage suffisent pour illustrer l'attitude apologétique de cet historien, sérieux par ailleurs :



« Le présent ouvrage n'est pas une fiction, ni le récit romantique d'un épisode ou d'un personnage historique, mais le fruit d'une recherche minutieuse et critique sur la base d'un matériau historique et folklorique sérieux et significatif que nous ont légué les écrivains arabes et les contes traditionnels africains. Les actes héroïques, ainsi que la sagesse de l'héroïne en question ont été consignés dans les écrits d'une douzaine d'auteurs. Le plus grand de ces derniers, Ibn Khaldun, homme d'Afrique, affirme que les informations contenues dans ses écrits ont été puisées par les anciens dans des sources berbères authentiques... C'est lui également qui affirme que la Kahina... et les hommes de sa tribu, les Gherraouas, pratiquaient la religion juive et que leur lieu d'origine était la Palestine. [...] j'ai découvert qu'elle appartenait à une dynastie antique de prêtres (cohen, pluriel : cohanim) qui ont été refoulés en Afrique et ont connu, là-bas, la gloire et occupé des postes de commande. Ils ont aussi introduit la culture et les traditions juives tout autour de l'immense désert du Sahara.



La vérité historique des événements rapportés ici est attestée par les meilleurs chercheurs français contemporains (Mercier, Gautier...). Les écrivains français baptisaient généralement la Kahina la « Jeanne d'Arc » d'Afrique, certains d'entre eux se laissant aller à leur imagination et, à partir de récits légendaires, créèrent des fictions romantico-érotiques n'ayant aucun fondement historique. La vérité est que le merveilleux dans la figure de la Kahina dépasse même celui de Jeanne d'Arc [...].



De fait, il est arrivé à la Kahina ce qui arriva aux tribus juives héroïques dans les steppes d'Arabie au temps de Mohamed. Passé sous silence dans les écrits juifs, l'événement nous a été transmis seulement par les écrivains arabes [...].



Ce fut là le sort de l'histoire politique du peuple juif : les lacunes laissées par nos anciens ont été comblées par des historiens étrangers de qui nous dépendons pour la connaissance de notre propre passé. [...] Les écrivains arabes ont été séduits par la vie, la sagesse et l'héroïsme de cette femme et nous ont, au surplus, transmis quelques-unes de ses paroles flamboyantes contre les envahisseurs qu'aucun Arabe n'eût pu inventer de toutes pièces. »



Trad. Shlomo Elbaz



L'autre historien, J. W. Hirschberg, est beaucoup plus circonspect à l'endroit des sources prétendûment historiques, y compris les écrits d'Ibn Khaldun. Hirschberg distingue trois écoles, trois approches : 1. ceux pour qui toute l'histoire de la Kahina n'est qu'une légende ; 2. ceux qui, au contraire, croient à l'authenticité de l'ensemble des faits ; 3. ceux qui pensent qu'autour d'un noyau historique s'est tissé un réseau d'éléments légendaires. Hirschberg se placerait lui-même dans la troisième catégorie. Quoiqu'il en soit, le débat se poursuit autour de cette figure qui continue à galvaniser les militants et à inspirer poètes et artistes de la mouvance berbère.



Disons pour conclure que l'immigration en Israël de la quasi totalité des juifs berbères a pratiquement mis fin à cette aventure passionnante de deux civilisations appartenant aux deux extrémités du monde méditerranéen qui se rencontrèrent, s'épousèrent en une osmose socio-culturelle, parallèle et complémentaire de cette autre aventure qu'était la symbiose andalouse.



La fin de cette coexistence a condamné le partenaire juif de cette « association » à perdre jusqu'au souvenir de la vie commune et de ses acquis humains, alors que le partenaire berbère - principalement l'élite militante amazigh - a plutôt tendance à rechercher (et à idéaliser quelque peu) les sources, affinités et tous signes d'affiliation susceptibles de contrebalancer le poids de l'élément arabo-islamique, l ?élément juif dont l'impact ne présuppose aucun désir de domination serait à même de nourrir l'identité berbère et d'en accentuer l'originalité.



L'expérience judéo-berbère devrait prendre sa place, aux côtés de l'expérience judéo-andalouse, dans le kaléidoscope des civilisations méditerranéennes où pourraient puiser les peuples de la région.



* Fqih : ascète musulman



Shlomo Elbaz, professeur retraité de l'Université hébraïque de Jérusalem, est né à Marrakech et vit en Israël depuis 1955. Critique littéraire, auteur d'études sur la poésie moderne (Lectures d'Anabase de St John-Perse) et de nombreux travaux sur la culture judéo-maghrébine, il milite pour la paix et dans le domaine social.





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Ils sont berbères

Jugurtha (Yougarten)




(160 av. J.-C.- 104 av. J.-C.)







Roi de Numidie (113 av. J.-C.- 104 av. J.-C.), petit-fils du roi Masinissa. Aprés la mort de son oncle Micipsa (118 av. J.-C.), qui avait succédé à Masinissa sur le trône, Jugurtha envahit les possessions du fils de Micipsa, Adherbal, et usurpa le trône. Jugurtha résista obstinément à l'intervention des Romains (111 av. J.-C.- 106 av. J.-C.). Il fut finalement battu et emmené prisonnier à Rome, où il fut exhibé lors du triomphe du général romain Sylla, en 104 av. J.-C. Jugurtha mourut en prison.

Saint Augustin




(354 - 430)







C'est le plus célèbre des écrivains africains de langue latine. Son père était païen, mais sa mère, Monique était une Berbère christianisée. Il naquit à Thagaste (Souk-Ahrase) en 354. Il fit ses études dans sa ville natale puis à Madaura (M'daourouch) et Carthage. Il fit une brève carrière de grammairien en Italie et c'est là, sous l'influence de l'évêque de Milan, Ambroise, qu'il se convertit au christianisme. Il revint en Afrique où il fut élu, en 391, évêque d'Hippone (Annaba). Il allait consacrer toute sa vie à faire l'apologie du christianisme qu'il défendit avec passion contre les hérésies, notamment le donatisme. Le livre le plus célèbre de Saint Augustin est " les Confessions " où il raconte sa vie. Dans un autre ouvrage, " la cité du Dieu ", il attaque les adversaires de l'Église et fait l'éloge de l'orthodoxie chrétienne. Il critiqua sévèrement les défauts de l'État, mais il recommanda aux chrétiens de lui obéir pour éviter les dissensions et les hérésies. Il écrivit un livre sur l'interprétation des Écritures (" La doctrine chrétienne ") et démontra, dans un autre, l'harmonie des quatre Évangiles (" Du consensus des Évangélistes "). Il rédigea des milliers de sermons et lettres, mais près de trois cents seulement ont été conservés. Ces textes, comme toute son oeuvre, révèlent un puissant écrivains, un rhétoricien et un polémiste de talent.




Massinissa


(M'mis n'Iza)







Né vers 240 av. J. C.). Roi des Numides orientaux. Élevé à Carthage, il fut d'abord l'allié des Carthaginois, avec lesquels il combattit Syphax, roi des Numides occidentaux, puis les Romains en Espagne. Vers 206, il noua des intelligences avec Scipion et seconda désormais les Romains dans leur lutte contre Carthage; grâce à leur appui, il put faire prisonnier Syphax (203), dont il épousa la femme, Sophonisbe. Scipion désapprouva ce marìage parce qu'il voulait faire paraître Sophonisbe à son triomphe mais Masinissa, pour épargner cette honte à la princesse numide, lui envoya du poison. II commanda la cavalerie à Zama, où il contribua beaucoup à la victoire (202) et devint le plus puissant souverain de l'Afrique du Nord, imposant son autorité depuis la frontière tunisienne jusqu'à la Moulouya. Ce grand roi berbère étendit largement la civilisation punique mais ouvrit aussi son royaume aux influences helléniques.
Dyhia, la Kahina


La Debora berbère



Morte en 705







" LA KAHINA " Surnom de la "reine des Aurès", Dyhia, signifiant "la Prophétesse". La Kahina régna sur plusieurs tribus de Berbères de l'Aurès, dont la sienne propre, celle des Djarawa, de 685 environ à 704 ou 705. À la fin du VIIe siècle, l'Afrique du Nord voit s'affronter trois forces : les Byzantins d'abord, solidement implantés sur les côtes, avec Carthage surtout et Septem (Ceuta) comme points d'appui ; les Arabes, ensuite, qui arrivent de l'est et tentent de pénétrer en Ifriqiyya (actuelle Tunisie) et, de là, dans tout le Maghreb (Occident) ; les Berbères habitants des lieux, groupe homogène du point de vue ethnique mais profondément divisé selon qu'ils sont nomades ou sédentaires, agriculteurs ou citadins commerçants. Carthage tombe (695) devant Hasan ibn al-Nu'man al-Ghassani, nouveau gouverneur de l'Ifriqiyya. L'empereur Léontios réussit à reprendre la ville, mais seulement pour trois ans. De son côté la Kahina parvient à refaire l'unité berbère autour de sa personne et de sa tribu. Elle écrase l'armée d'Ibn al-Nu'mân, sur les bords de la Miskiyâna (près de Tébessa) dans le Constantinois et la repousse en Tripolitaine. En 798, Ibn al-Nu'man reporte ses efforts sur Carthage qu'il enlève, mettant les Byzantins en déroute : la maîtrise des mers dans le bassin occidental de la Méditerranée passe aux Arabes. Ibn al-Nu'man fonde Tunis. Un seul obstacle se dresse encore devant l'avance des Arabes vers l'ouest : la Kahina et le royaume qu'elle a constitué au Maghreb. Âme d'une résistance intransigeante, elle aurait pratiqué la politique désespérée de la terre brûlée, saccageant le pays, détruisant les villes et brûlant les plantations pour en détourner les Arabes et les décourager. Cette politique lui aliène la population sédentaire, tant citadine (grecque et berbère) que campagnarde. Ibn al-Nu'man tire parti de cette situation, réclame et reçoit des renforts armés que le calife 'Abd al-Malik vient de lui envoyer (702) et reprend l'offensive; Certaines sources le prétendent. La bataille eut lieu à Tabarqa. La Kahina y fut vaincue et décapitée (en 704/05) au lieu dit depuis Bir al-Kahina (le puits de la Kahina). La voie vers l'Atlantique était ouverte aux Arabes. L'histoire de cette femme fougueuse et indomptable (la "Débora berbère"), a donné lieu à une considérable littérature, et de nombreux récits légendaires. Par ailleurs, si on se réfère à la tradition Juive, elle rappelle la mythique Reine Débora qui
réveille le peuple Juif et le rassemble contre la servitude (La Bible, Livre des Juges V, Cantique à Débora, l'un des plus beaux et des plus anciens Cantiques de l'Ancien Testament). Pour être tout à fait objectif, certains auteurs contestent son appartenance à la religion juive, puisqu'elle aurait pu tout à fait être de la religion berbère ancienne, qui s'était maintenu partiellement dans les Aurès. Son appartenance au Judaïsme est généralement admise.



Apulée


(vers 125 après J.C., 170)





Originaire de Madaura (M'daourouch), dans le Constantinois, il avait fait ses études à Athènes puis à Rome. Il s'installa ensuite à Carthage où il rédigea son oeuvre et acquis une grande renommée. Il rédigea de nombreux traités scientifiques (botaniques, médecine, gastronomie,...), aujourd'hui perdus. Son chef-d'oeuvre : les métamorphoses, ou l'Âne d'or, est un roman en onze livres qui raconte les aventures d'un jeune homme Lucino en voyage en Grèce. Il rencontra une sorcière et voulant se métamorphoser en oiseau, se trompa de produit et devint un âne. Désormais il allait mener la vie misérable des bêtes de somme, tout en gardant le sens du discernement. Lucino allait pouvoir, de cette façon, juger les hommes de l'extérieur. À la fin, touché par son malheur, la déesse Isis lui rendit sa forme humaine. Il renonça alors aux vanités du monde, se consacrant entièrement au culte d'Isis et de son époux Osiris.




Juba I








Roi de Numide. Fils et successeur de Hiempsal. Juba I est né en 85 av J.C. Il fut entraîné dans l'alliance avec les pompéiens contre César. Ce dernier, après avoir vaincu les pompéiens à Thapsus (46 av. J.-C.), modifia l'organisation de l'Afrique romaine en créant à l'ouest de la "Fossa regia" , avec l'ancien royaume de Numidie annexé, une "Africa nova". Les deux provinces d' "Africa vetus" et d' "Africa nova" d'abord confié à Lépide, passèrent en 36 av. J.-C. à Auguste, qui annexa le reste de la Numidie (25 av. J.-C.) et dédommagea le fils de Juba Ier, Juba II.


Juba II








Juba II, est fils de Juba I. C'est le roi de la Mauritanie (25 av J. C). En cette période les romains ont fini par annexer toute l'Afrique du nord, pour y rester pendant 4 siècles. Juba II est un Berbère romanisé, savant, et collectionneur d'objets d'art, il est élevé à la cour d'Auguste et époux de la fille de Cléopâtre.



Saint-Cyprien







Il fut d'abord un brillant rhétoricien païen, puis converti au christianisme, il devint évêque en 248. Il eut pour maître Tertullien, mais il ne fut pas, comme lui, un théoricien violent. Il fut, au contraire, un écrivain calme et mesuré, appelant à la paix, à la concorde et à l'unité de l'église. En 258, il tomba victime de la persécution de l'empereur Valérien. Son oeuvre consiste en traités de morale et en épîtres : " sur les oeuvres et les aumônes ", " de l'unité de l'église catholique " " lettres ", etc.



Abdelkerim El Khattabi




(1882-1963)







chef des Rifains, berbères du nord du Maroc. En 1921, il souleva sa tribu contre un poste militaire espagnol établi à Anoual dans la chaine de montagnes du Rif, au Maroc, s'en empara et massacra plus de 16000 soldats. Ainsi débuta, sous la direction d'Abd el-Krim, la guerre du Rif qui ne s'acheva qu'en 1926. En 1924, les Espagnols durent battre en retraite vers leurs campements, le long de la côte marocaine. Au même moment, la France revendiqua le territoire situé au sud du Rif. L'année suivante, une force militaire française conduite par le maréchal Philippe Pétain, ainsi qu'une armée espagnole, engagèrent un mouvement concerté contre les Rifains. La lutte, acharnée, dura une année au terme de laquelle les armées alliées finirent par vaincre les forces d'Abd el-Krim. Il fut déporté sur l'ile française de la Réunion de 1926 à 1947, date à laquelle le gouvernement l'autorisa à s'installer dans le sud de la France. Mais, lors de son transfert en France, il s'échappa et accepta l'offre de protection du roi d'Egypte. Depuis Le Caire, il poursuivit sa lutte pour l'indépendance de l'Afrique du Nord. Il refusa de rentrer dans son pays natal après l'indépendance (1956). Cependant, le roi Hassan II fit rapatrier sa dépouille au Maroc.
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Imazighen: l'Histoire

Histoire: Berbères




    Groupe de peuples dont on retrouve les traces, à diverses époques, depuis l'Égypte jusqu'à l'Atlantique et du Niger à la Méditerranée. Aussi loin qu'on remonte dans le passé, l'Afrique du Nord est occupée par des Berbères, connus des historiens grecs et latins sous des noms divers : Garamantes du Sahara, Maures et Sanhadjas implantés dans la zone intermédiaire Algérie-Mali-Maroc, Numides et Gétules de Tunisie et d'Algérie, Nasamons et Psyles de Lybie, ...etc. Des Phéniciens aux Romains Jusqu'à l'époque romaine, ces peuples, apparentés au moins par la langue, persévéraient dans une civilisation néolithique. Pasteurs, agriculteurs, ils vivaient divisés en tribus; la division restera un fait constant et essentiel de l'histoire berbère.A la variété originelle du peuplement, se sont superposées, au fil de l'histoire, les influences de plusieurs civilisations.Le Maroc que le seul détroit de Gibraltar sépare de l'Europe, fut au moins dès le IIIème millénaire en relation avec l'Espagne. Dès la fin du IIème millénaire av. J.-C. , les Berbères entrèrent en relation commerciales intermitentes avec les Phéniciens qui fondèrent ,vers 1100 av. J.-C., sur la côte atlantique le comptoir de Lixus (auj. Tchemmich), puis plus près du détroit, ceux de Tingis (Tanger) et d'Abyle. Les Berbères subirent ensuite l'influence de Carthage qui fonda des comptoirs sur la côte méditerranéenne. Ainsi les carthaginois, qui ont commercé plusieurs siècles avec les Berbères, leur ont apporté non seulement l'or, la vigne et certaines méthodes agricoles, mais aussi de nouveaux rites religieux. Au IIIème s. av. J.-C., sur le peuple des Massyles établis entre Constantine et l'actuelle frontière tunisienne, régnait le premier roi berbère connu Masinissa qui avec l'alliance des Romains, fonda le royaume de Numidie. En échange Massinissa apporta son aide à Scipion l'Africain contre Carthage. A la chute de Carthage, en 146 avant J.-C., les romains se sont imposés militairement dans tout le Maghreb; mais leur pénétration , limitée de surcroît à la partie nord n'a sûrement pas eu la même portée que la précédente. Les berbères et l'antiquité Romaines La province romaine d'Afrique se limitait à l'origine au territoire carthaginois annexé par Rome et borné à l'ouest par la "Fossa regia" qui, partant de Tabarka , se dirigeant vers le sud est pour atteindre la côte au sud de la ville actuelle de Sfax. A l'ouest de cette Afrique romaine, s'étendait , au IIème s. av. J.-C., le royaume de Numidie contre lequel Rome dut mener une dure guerre au temps de Jugurtha (113/105 av. J.-C.), un autre grand-chef berbère, petit fils de Massinissa. Une partie du royaume de Numidie, après la défaite de Jugurtha, fut donné par Rome au roi de Mauritanie Bocchus qui livra Jugurtha aux Romains. A l'époque des guerres civiles, le roi numide Juba Ier fut entraîné dans l'alliance avec les pompéiens contre César.Ce dernier, après avoir vaincu les pompéiens à Thapsus (46 av. J.-C.), modifia l'organisation de l'Afrique romaine en créant à l'ouest de la "Fossa regia" , avec l'ancien royaume de Numidie annexé, une "Africa nova". Les deux provinces d' "Africa vetus" et d' "Africa nova" d'abord confié à Lépide, passèrent en 36 av. J.-C. à Auguste, qui annexa le reste de la Numidie (25 av. J.-C.) et dédommagea le fils de Juba Ier, Juba II, Berbère romanisé, savant, collectionneur d'objets d'art, en lui donnant la Mauritanie. Mais celle-ci fut à son tour incorporée à l'Empire en 40 apr. J.-C. dans le but d'essayer d'étendre la domination romaine à tout le Maghreb, les Berbères se soulevèrent, obligeant finalement les Romains à se cantonner dans la partie septentrionale du Maroc actuel, où ils établirent les colonies de Tingis, Zilis, Lixus et Volubilis; la civilisation berbère se perpétuant dans les montagnes.Dès le milieu du IIIème s., l'autorité romaine fut gravement menacée par l'agitation des tribus berbères, et, en 285, Dioclétien dut ramener le "limes" romain en cette région à l'oued Loukkos, ce qui réduisait en fait la Mauritanie Tingitane à la région de Tanger, qui fut rattachée administrativement à la province espagnole de Bétique. Malgré les incessants soulèvements des tribus berbères, les romains surent donner au maghreb un remarquable essor économique, construisirent les villes de Volubilis , Tipasa, Timgad, Lambèse, Cherchell,...etc et pratiquèrent une politique d'assimilation qui ne réussit pourtant pas à faire disparaître l'originalité berbère. Les vandales qui envahirent et ruinèrent le maghreb au Vème siècle ne parvinrent pas plus à soumettre les Berbères. Le maghreb reconquis par Bélissaire (entré à Carthage après sa victoire sur Gélimer à Tricamarum en 533), resta sous l'autorité nominale de l'empire d'Orient pendant plus d'un siècle.Mais la domination byzantine se fit rapidement détester par les excès de sa fiscalité, et l' afrique du Nord tomba dans l'anarchie au VIIème siècle. Les berbères au temps des conquêtes arabes A la conquête arabe, qui commença en 647, à cette date les fidèles de Mahomed sont en Tunisie. Les arabes furent au début peu nombreux: au VIIème s., 5 000 à 10 000 combattants de Sidi Okba Ben Nafi, le premier conquérant, puis les 100 000 à 200 000 membres des tribus de Beni Hilal et Beni Soleim, qui au XIème s. achevèrent de convertir le Maghreb. Les Berbères opposèrent une longue résistance, incarnée par le chef de l'Aurès, Koçaila, puis par une femme, la Kahina, que certains historiens ont pu surnommer la Jeanne d'Arc berbère (vers 695). Sans doute les Berbères devaient-ils, au cours du VIIIème s., se convertir massivement à l'islam: en 711 un groupe de Berbères fraichement convertis passent sous les ordres de Tariq le détroit de Gibraltar. Mais leur résistance continua de s'exprimer par leur adhésion à l'hérésie kharidjite , ce qui déclencha en 740, une nouvelle révolte. Les Arabes ne parvinrent à rétablir la situation qu'à partir de 761. Renonçant alors à la politique d'exactions des débuts de la conquête, ils laissèrent s'épanouir le particularisme berbère dans les royaumes des Idrissides , des Aghlabides et de Tahert . Cependant l'entente ne devait pas durer longtemps entre Arabes et Berbères: à la fin du IXème s. , ceux-ci se rallièrent à une nouvelle hérésie religieuse, le chiisme, très différente du kharidjisme, mais qui leur permettait d'exprimer leur soif d'indépendance. Cependant, après le départ des Fatimides pour Le Caire et les ravages de l'invasion hilalienne, c'est au nom du sunnisme orthodoxe que la réaction des Berbères s'exprima, au XIème s., avec les Almoravides , puis avec les Almohades . Ces derniers réalisèrent - fait unique dans l'histoire - l'unité du Maghreb, mais, au XIIIème s., l'Empire almohade commença à se fractionner pour donner naissance à de nouvelles dynasties berbères, les Mérinides de Fès, les Abdelwadides de Tlemcen, les Hafsides de Tunis. Tout en opposant aux envahisseurs successifs des résistances farouches, les Berbères seront rarement capables de former des Etats organisés: ils se latiniseront, avant de s'islamiser, mais en affirmant leur particularité à travers des civilisations d'emprunt. Les berbères dans le monde d'aujourd'hui On ne peut après ce que l'on vient de lire nier l'existence d'une certaine authenticité berbère: il existe au Maghreb un particularisme berbère comme il existe en France un particularisme corse ou breton. Dans trois des Etats d'Afrique du Nord, les berbèrophones ont presque disparu : en Libye où ils ne survivent que dans le djebel Nafoussa, en Tunisie où ils peuplent une douzaine de villages épars à Djerba et autour des Matmata, en Mauritanie où subsistent 2 ou 3 tribus dans la région de Nouakchott. Mais ils représentent env. 50 % de la population marocaine où ils sont essentiellement concentrés dans le Rif, l'Atlas, le Sous. En Algérie ils sont assez fortement implantés en Kabylie, dans l'Aurès avec les villages chaouias, les cités du Mzab et les tribus touaregs de l'extrême Sud sont des Berbères métissés de Noirs. L'affirmation culturelle berbère date surtout de la constitution des États indépendants du Maghreb. Les nouveaux pouvoirs ont cherché plutôt à réaliser l'unité nationale qu'à aider les aspirations régionalistes. Leur adhésion à la Ligue arabe, leur politique d'arabisation fondée sur une scolarisation intensive ont suscité un sursaut berbère. Celui-ci s'est manifesté, en 1976, lors du projet algérien de charte nationale qui ignorait volontairement l'identité berbère. Tizi-Ouzou fut le siège de plusieurs manifestations violentes depuis 1980.Les berbèrophones ne se satisfaisaient pas du seul département "Cultures et dialectes populaires" de l'université d'Alger et nombreux étaient ceux qui réclamaient l'introduction du berbère à l'école. Mais la revendication culturelle des Berbères ne semble pas faire barrière à la notion politique et économique du "grand Maghreb".
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